Qui sont les martyrs canadiens? (René Latourelle, s.j.)

Jean de Brébeuf : ne le 25 mars 1593, à Condé-sur-Vire, en Normandie. Entré chez les Jésuites à Rouen, en 1617. Premier séjour en Nouvelle-France, de 1625 à 1629. Missionnaire auprès des Montagnais (1625) et des Hurons (1626-1629). Retour en France après la prise de Québec par les Kirke. Second séjour en Huronie (1634-1649). Supérieur-fondateur de la mission huronne (1634-1638). Voeu du martyre (1637-1639). Mission chez les Neutres avec Chaumonot (1640-1641). Procureur de la mission huronne à Québec (1641-1644). Retour en Huronie (1644. Vœu du plus parfait (1645). Premier mystique de la Nouvelle-France. Martyre (16 mars 1649).

 

Gabriel Lalemant : né à Paris, le 3 octobre 1610. Neveu de Charles et de Jérôme Lalemant. Entré dans la Compagnie de Jésus en1630. Professeur de philosophie. Voeu de se consacrer aux missions lointaines. Arrivée à Québec en 1646. Ministère à Sillery (1646-1648). Montée en Huronie avec François Bressani. Remplace Chabanel à la mission Saint-Louis comme compagnon de Brébeuf. Sept mois après son arrivée en Huronie, martyrisé à Saint-Ignace en même temps que Brébeuf, le 17 mars 1649. Son corps transporté à Québec, en 1650, avec celui de Brébeuf.

Antoine Daniel : Né à Dieppe en 1601. Avait commencé des études de droit avant d’entrer dans la Compagnie de Jésus, en octobre 1621. Arrive à Cap-Breton en 1632, puis à Québec, le 24 juin 1633. Départ pour la mission huronne avec Brébeuf, en 1634. Un des meilleurs linguistes de la Huronie. Apprend aux enfants à chanter le Pater et le Credo en huron. Désigné en 1636 pour fonder à Québec un séminaire pour jeunes Hurons : expérience de deux ans soldée par un échec. De retour en Huronie jusqu’à sa mort. Abattu dans sa mission de Saint-Joseph par un coup d’arquebuse, au moment où il achevait de célébrer la messe, le 4 juillet 1648.

Charles Garnier : né à Paris, en 1601. Entré dans la Compagnie de Jésus en 1624. Ordonné prêtre en 1635 et désigné pour les missions de la Nouvelle-France. Arrivé à Québec, le 11 juin 1636, avec monsieur de Montmagny. Départ pour la Huronie dès le 21 juillet, avec le Père Pierre Chastellain, d’où il ne reviendra jamais. Compagnon de Jogues chez les Pétuns (1639-1640) qu’il tente en vain de convertir. De 1641 à 1646, employé à la mission Saint-Joseph. En 1646, de nouveau mission chez les Pétuns où il réussit cette fois à fonder une mission florissante. Dévotion au Coeur de Jésus. Voeu de soutenir jusqu’à la mort l’Immaculée Conception de Marie. Frappé de deux balles dans l’assault de Saint-Jean, le 7 décembre 1649.

Noël Chabanel : né à Saugues (Haute-Loire), le 2 février 1613. Entré au noviciat des Jésuites à Toulouse, le 9 février 1630. Brillant professeur de rhétorique. Arrive à Québec le 15 août 1643, où il passe un an avant de monter en Huronie. Le seul des martyrs canadiens qui ne parvient pas à apprendre le huron. Impuissant à prêcher, il prie et fait le vœu héroïque de demeurer en Huronie « afin de mourir en la croix ». Au début de 1649, il se trouvait à la mission des Pétuns quand il reçu ordre de se rendre à Sainte-Marie II de l’Île Saint-Joseph. Partie le 7 décembre, il fut traîtreusement assassiné le lendemain par un Huron apostat.

Isaac Jogues : né à Orléans 1607. Entré chez les Jésuites à Rouen en 1624, où il eut comme maître des novices le Père Louis Lalemant, grand spirituel de l’époque. Parti pour le Canada le 8 avril 1636, arrive en Huronie le 11 septembre. On lui donne le surnom de Ondessonk ou oiseau de proie. En 1639, en mission chez les Pétuns, avec Garnier. En 1642, à Québec. Au retour (août 1642), fait prisonnier par les Iroquois, avec Guillaume Couture et René Goupil. Soumis aux plus horribles tortures : bastonnades, mutilations, brûlures. Aidé par les Hollandais, réussit à s’enfuir en 1643. Revient à Québec en juillet 1644 et demande à se consacrer à l’évangélisation des Iroquois. Assassiné par eux à Ossernenon (Auriesville, NY) le 18 octobre 1646.

René Goupil : né en 1608. Originaire d’Anjou. Déjà chirurgien à son entrée au noviciat des Jésuites de Paris, le 16 mars 1639. Obligé de quitter la Compagnie, pour cause de surdité. Devenue missionnaire laïque en qualité de « Donné » (service bénévole), arrive au Canada en 1640. À Sillery, de 1640 à 1642. Le premier août 1642, monte en Huronie avec Jogues pour y exercer ses fonctions de chirurgien. Fait prisonnier, tombe sous la hache d’un Iroquois irrité de l’avoir vu faire le signe de la croix sur un enfant (29 septembre 1642). Peu auparavant, avait prononcé ses vœux de jésuite entre les mains de Jogues.

Jean de Lalande : né à Dieppe vers 1608. « Donné » comme laïque missionnaire au service des Jésuites, mais sans le vœu de religion. Sa présence en Nouvelle-France signalée pour la première fois en 1642. De 1642 à 1646, attaché à la résidence de Trois-Rivières, avec le Père Anne de Nouë. Le 24 septembre 1646, accompagne le Père Jogues aux pays des Iroquois. Assassiné avec Jogues, le 18 ou 19 octobre 1646.